Ukraine - Conseil de sécurité - Intervention de Mme Béatrice Le Fraper du Hellen, Premier conseiller de la France auprès des Nations unies (5 août 2014)

5 août 2014

Monsieur le Président,

Je remercie M. John Ging du Bureau de coordination des affaires humanitaires de sa présentation de la situation.

Monsieur le Président,

La situation dans l’est de l’Ukraine est de plus en plus volatile. Comme nous l’a dit M. Ging, la situation humanitaire se détériore, et il nous a décrit comment les autorités ukrainiennes faisaient face à cette situation humanitaire avec le soutien de la communauté internationale.

Le nombre de déplacés est en augmentation, comme le relève le Haut-commissariat aux réfugiés. Pourquoi cette situation ? Parce que les populations fuient les combats provoqués par les séparatistes qui s’entêtent dans leur refus de saisir la main tendue par le président Porochenko. Parce que les populations fuient les exactions des séparatistes dans les zones qu’ils contrôlent et qui se font chaque jour plus meurtrières. Le rapport du Haut-commissariat aux droits de l’Homme sur lequel ce Conseil aura l’occasion de revenir prochainement est à ce point de vue éloquent.

A contrario, aucun rapport ne fait état de population fuyant les villes où les forces armées ukrainiennes ont rétabli l’ordre public et l’Etat de droit. Partout où Kiev a rétabli son autorité, les services publics et les services de base à la population sont remis en fonction. Le retour des populations déplacées, selon les déclarations même du HCR, dans les zones repassées sous contrôle gouvernemental met en évidence que la cause première de leur déplacement est l’action des séparatistes.

Cette dégradation de la situation humanitaire tient aussi à la présence de combattants armés venant de l’extérieur de l’Ukraine. La question des soutiens extérieurs, en terme de recrutement, de fourniture de matériel et d’entraînement, se pose aujourd’hui avec toujours plus d’acuité à la communauté internationale. Ce sont ceux qui arment les criminels qui terrorisent les populations, qui portent la responsabilité de la dégradation humanitaire.

Monsieur le Président,

Tous ces évènements pointent la nécessité pressante d’une pleine coopération internationale en vue de stabiliser l’Ukraine, de garantir sa souveraineté et son intégrité territoriale. Nous appelons à un engagement sincère de la Russie, qui a fait défaut jusqu’à présent.

Malgré les nombreux appels adressés au Président Poutine, nous regrettons que la Russie n’ait pas fait effectivement pression sur les séparatistes afin de les amener à négocier et n’ait pas pris les mesures concrètes attendues afin d’assurer le contrôle de la frontière russo-ukrainienne. Nous marquons notre extrême vigilance sur tout soutien militaire direct que pourrait apporter la Russie aux séparatistes dans les combats.   Dans ce contexte, de nouvelles mesures à l’encontre de la Russie ont été adoptées par l’Union européenne, mais également par nombre de ses partenaires, les Etats-Unis, et désormais le Japon et la Suisse. Ce mouvement marque la voix unanime de la communauté internationale pour condamner le manque de coopération de la Russie. Le message est clair : il faut arrêter la fuite en avant. La Russie a tout à fait la possibilité de choisir la voie de la désescalade.

Le renforcement des sanctions, Monsieur le Président, n’a qu’un seul et même but, la facilitation de l’émergence d’une solution politique. Notre priorité demeure d’abord d’enrayer l’escalade et d’obtenir la mise en place par toutes les parties d’un cessez-le-feu durable.

Nous appelons la Russie à s’impliquer de façon constructive dans cette entreprise et à user de son influence sur les groupes armés illégaux pour déposer les armes et s’engager dans le dialogue.

Je vous remercie.

Dernière modification : 11/08/2014

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